Saab semble avoir de meilleures chances d’obtenir le soutien des électeurs suisses pour l’un de ses plus importants contrats d’exportation d’avions de combat, après que l’entreprise de défense suédoise a accepté de confier des contrats d’une valeur de 405 millions de francs suisses (461 millions de dollars) à des sociétés suisses.
Ces contrats sont subordonnés au vote de la population suisse en faveur de l’achat de l’avion de combat Gripen de Saab lors du référendum général du 18 mai. Une grande partie des 546 contrats concerne la production de pièces du Gripen par des entreprises suisses.
Le dernier sondage – réalisé après la signature des contrats – suggère que l’opposition à l’achat par la Suisse de 22 avions de combat Gripen de Saab pour 3,4 milliards de dollars est tombée à une faible majorité de 52 %. Il reste 42 % d’opinions favorables et 6 % d’indécis.
Des sondages antérieurs avaient suggéré une opposition nettement plus forte et certains analystes industriels prévoyaient une défaite cuisante pour Saab.
L’armée de l’air suisse souhaite remplacer sa flotte vieillissante de chasseurs Northrop F-5 Tiger par des jets Gripen. Le prix relativement moins élevé du Gripen a été l’une des principales raisons pour lesquelles il a été approuvé par le Parlement suisse en septembre, devançant ses rivaux européens et américains.
Néanmoins, les avions de combat sont coûteux et les électeurs de ce petit pays neutre d’Europe centrale ont, par le passé, voté contre d’autres initiatives parlementaires qu’ils jugeaient susceptibles de nuire à la prospérité du pays.
Saab espère surmonter cette difficulté en proposant aux entreprises suisses de travailler sur l’avion de combat, ce qui permettrait d’attirer des investissements à condition que les électeurs suisses acceptent d’acheter l’appareil.
De tels accords prennent de plus en plus d’importance dans le domaine de la défense, même s’ils sont officiellement désapprouvés par les gouvernements des États-Unis et de l’Union européenne, qui y voient une distorsion du marché.
Saab a promis des accords similaires à des entreprises brésiliennes, où le Gripen a surmonté la rude concurrence de l’avion de combat Rafale de Dassault (France) et du chasseur F/A-18 de Boeing (États-Unis).
Les pays ne peuvent plus – même les États-Unis – dire : « Nous avons besoin du meilleur, et donc laisser les choses coûter ce qu’elles coûtent ».
Son prix était également une considération importante. Hans Einerth, le pilote d’essai en chef de Saab, qualifie le Gripen : « Un compromis parfait entre le prix et les performances. »
Lennart Sindahl, responsable de l’aéronautique chez Saab, affirme que le Gripen est le seul avion de combat qui – après 30 ans de travail pour un gouvernement suédois à court d’argent – a « brisé la courbe des coûts ». Ce constat est particulièrement pertinent à l’heure où l’argent se fait rare suite aux crises financières mondiales.
Les pays ne peuvent plus – même les États-Unis – dire : « Nous avons besoin du meilleur, et donc laisser les choses coûter ce qu’elles coûtent », dit-il, ajoutant que cela joue en faveur du Gripen, dont les coûts d’exploitation, dit-il, sont inférieurs à ceux de tous ses concurrents parce qu’il est plus petit, n’a qu’un seul moteur et est produit efficacement.
Les dirigeants de Saab affirment que la société a augmenté de 30 % la productivité de sa génération actuelle de Gripen, en grande partie grâce à l’utilisation d’une technique de conception et de développement basée sur un logiciel créé par Dassault. Saab pense pouvoir porter ces gains d’efficacité à 50 % d’ici 2017 pour la dernière version du Gripen qu’elle est en train de construire, ce qui permettrait de réduire son coût de 60 %.
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