Le plus grand programme d’armement de l’Europe s’est enlisé dans les retards et les récriminations franco-allemandes.
Le plus grand programme d’armement européen a fait un grand bond en avant vendredi lorsque l’Allemagne, la France et l’Espagne ont conclu un accord sur la prochaine phase de leur projet très retardé de nouvel avion de combat.
Après d’intenses négociations, les trois pays sont parvenus à un accord industriel pour faire avancer le projet de système aérien de combat futur, a annoncé vendredi le ministère allemand de la défense.
Il a également été convenu au plus haut niveau gouvernemental qu’une « approche coopérative sur un pied d’égalité » serait poursuivie dans le projet, a ajouté le ministère, notant qu’il était « sous la responsabilité globale de la France ».
« L’accord politique sur le FCAS est un grand pas en avant et – surtout en ces temps – un signe important de l’excellente coopération franco-germano-espagnole », a déclaré la ministre allemande de la défense, Christine Lambrecht.
« Il renforce les capacités militaires de l’Europe et garantit un savoir-faire important non seulement pour notre industrie, mais aussi pour l’industrie européenne. »
Le palais de l’Élysée a confirmé l’annonce allemande, qui, selon lui, fait suite à des « négociations intenses » impliquant des responsables politiques de haut niveau. La présidence française a ajouté : « Il a été démontré une fois de plus que nous pouvons relever ensemble des défis considérables. »
L’accord met fin à l’impasse dans laquelle se trouvait le programme en raison des longues querelles industrielles sur la répartition des tâches et le partage des technologies entre Airbus et Dassault Aviation, les deux principaux partenaires industriels concernés.
Les récentes tensions entre Berlin et Paris sur la politique énergétique dans le sillage de la guerre en Ukraine avaient encore compliqué la situation.
L’accord ouvre la voie au début du développement du jet démonstrateur, dont le coût est estimé à environ 3,8 milliards d’euros.
Lancé par Berlin et Paris en 2017 – l’Espagne l’a rejoint en 2019 – le programme est considéré comme un élément essentiel des ambitions de la région en matière de défense et de sécurité. Outre le programme FCAS, que la France était censée diriger, les pays ont également convenu de collaborer sur un futur projet de char, baptisé Main Ground Combat System, que l’Allemagne dirigerait.
Bien que des accords industriels aient été conclus sur six des sept piliers du projet FCAS – couvrant les avions pilotés et non pilotés, les communications spatiales et les technologies furtives – des divergences subsistent sur le septième pilier – l’avion de combat de nouvelle génération lui-même.
Dassault a toujours souligné qu’il devait être le leader incontesté du développement de l’avion. Un accord sur cette phase aurait dû être conclu l’année dernière.
Airbus a déclaré que l’accord « représente un grand pas en avant pour ce programme phare de la défense européenne« .
L’entreprise a toutefois prévenu qu’un « certain nombre de mesures formelles » devaient encore être prises dans les pays respectifs « afin de permettre une signature rapide du contrat, à laquelle nous devrons nous conformer ». La société a déclaré qu’elle fournirait de nouvelles informations sur le programme une fois que le contrat entre l’industrie et les trois nations serait prêt pour la signature finale.
–
Nous sommes le spécialiste du vol en avion de chasse (Fouga Magister, L-39, Hawker Hunter, MiG-29, Mirage III…)
Découvrez notre encyclopédie de l’avion de chasse.