Le Dassault IV était un bombardier stratégique de conception française, à capacité nucléaire, de la Guerre froide. La série des Dassault Mirage IV a été conçue pour répondre à un besoin français de disposer d’une plate-forme d’avion supersonique capable de délivrer une arme atomique. C’est ce que le Mirage IV est devenu, offrant des capacités de Mach 2 et un plafond de plus de 65 000 pieds. Avec la bombe atomique comme moyen de dissuasion contre les invasions de la guerre froide, l’armée française disposait désormais d’un avion capable de délivrer une telle charge mortelle.
Conception du Dassault Mirage IV
La conception du Mirage IV était dérivée du développement du Mirage III, détaillé ailleurs sur ce site. Le Mirage IV était plus grand que son prédécesseur et équipé de deux moteurs au lieu de l’arrangement traditionnel de Dassault avec un seul moteur. L’avion devait être capable d’effectuer des vols soutenus à haute altitude et à grande vitesse, avec des capacités de longue portée. Le premier prototype IV, basé sur un chasseur de nuit bimoteur abandonné et en cours de développement, a volé en 1959. Plusieurs avions de pré-production suivront rapidement en 1961, sous la forme de modèles plus grands équipés de turboréacteurs Atar 9C de 14 110 livres. Ce sont ces modèles de pré-production qui deviendront les principaux modèles de production du Mirage IV en service.
Le Mirage IV avait une aile delta de base avec un seul gouvernail à l’arrière. L’équipage de deux personnes était assis en tandem dans le fuselage long et étroit. Les ailes étaient de type monoplan surbaissé et les munitions nucléaires, lorsqu’elles étaient transportées, étaient placées en retrait sous le fuselage. La puissance était fournie par deux moteurs de marque SNECMA avec une capacité de réchauffage applicable. Quoi qu’il en soit, le Mirage IV, à l’allure élégante, n’a pas tardé à fournir des résultats à grande vitesse grâce à sa conception globale, ses dimensions et sa puissance.
Dissuasion nucléaire
Le Mirage IV a été commandé en tant que série de modèles IVA. Ce système offrait une disposition au centre du fuselage pour une seule bombe nucléaire à chute libre An22 de 60 kilotonnes, pour laquelle 62 exemplaires ont été produits. De ce lot, 12 avions ont été mis de côté et reconfigurés en tant que modèle de reconnaissance stratégique IVR avec des équipements supplémentaires et spécialisés. En outre, 19 modèles IVA ont été convertis en une variante « porte-missiles » qui permettait de manipuler et de tirer des missiles à charge nucléaire ASMP dans le cadre d’un combat de pénétration à basse altitude.
À la fin de la guerre froide, le besoin de tels systèmes à capacité nucléaire se faisait de moins en moins sentir. En conséquence, les Mirage IVA ont été retirés de leur rôle stratégique nucléaire, tandis que seule la série des Mirage IVR de reconnaissance est restée en service dans les forces françaises. Le Mirage IV a néanmoins joué un rôle essentiel pour le peuple français, en offrant une dissuasion nucléaire pendant les dernières phases de la guerre froide, qui a tenu le bloc soviétique à distance pendant des décennies.
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