Le programme NGAD, pierre angulaire de la stratégie aérienne américaine, fait face à des défis financiers et stratégiques majeurs sous l’administration Trump.
Le programme Next Generation Air Dominance (NGAD) vise à développer un avion de sixième génération pour remplacer le F-22 Raptor. Prévu pour renforcer les capacités de l’US Air Force face aux menaces émergentes, notamment en Asie-Pacifique, ce programme rencontre des obstacles financiers et stratégiques. Estimé entre 250 et 300 millions de dollars par unité, soit trois fois le coût d’un F-35, NGAD a vu son développement suspendu pour réévaluation. Sous l’administration Trump, une décision cruciale est attendue pour équilibrer innovation, coûts et menaces futures.
Les enjeux financiers : un coût qui dépasse les prévisions
Le coût estimé du NGAD, compris entre 250 et 300 millions d’euros par appareil, a provoqué des débats intenses au sein de l’US Air Force. À titre de comparaison, le F-35, considéré comme un avion de pointe, coûte environ 90 millions d’euros par unité. Ce différentiel interroge la viabilité du projet, surtout dans un contexte de budgets militaires déjà sous pression.
Pour répondre à ce défi, l’US Air Force a mis en pause l’attribution du contrat en 2024, optant pour une révision complète de la stratégie. L’objectif est de trouver un équilibre entre innovation technologique et maîtrise des coûts. Des alternatives, telles que le recours accru aux drones ou la prolongation de la durée de vie des avions actuels comme le F-22, sont également étudiées.
Les implications budgétaires dépassent le cadre du projet NGAD. Avec un budget militaire annuel de près de 800 milliards de dollars, les États-Unis doivent justifier chaque dépense face à des priorités concurrentes, notamment dans les domaines spatial et cybernétique.
Un pivot stratégique face aux menaces en Asie-Pacifique
Le NGAD est conçu comme une réponse directe aux défis posés par la montée en puissance de la Chine dans la région Asie-Pacifique. Doté de technologies avancées, cet avion pourrait opérer dans des environnements contestés, grâce à un moteur adaptatif et une capacité de détection accrue.
Cependant, les menaces évolutives dans cette région exigent une réflexion approfondie. Le général Dave Allvin a souligné l’importance d’intégrer le NGAD dans une « famille de systèmes », incluant des drones autonomes comme les Collaborative Combat Aircraft (CCA) et un futur ravitailleur aérien (NGAS). Cette approche combinée permettrait d’optimiser les ressources et de mieux répondre aux besoins opérationnels.
En 2022, la Chine a dévoilé des avancées significatives avec son avion furtif J-20, démontrant une capacité croissante à contester la supériorité aérienne américaine. Le NGAD représente ainsi une pièce maîtresse pour maintenir l’équilibre stratégique dans cette région cruciale.
L’importance croissante des plateformes autonomes
Les drones et autres plateformes non pilotées occupent une place centrale dans les débats stratégiques. Elon Musk et Vivek Ramaswamy, conseillers influents de l’administration Trump, ont plaidé pour un investissement accru dans les drones au détriment des chasseurs pilotés.
Les drones, comme le Hermes 900 utilisé par Israël, offrent des avantages significatifs : coûts réduits, capacité à opérer sans risque humain direct et adaptabilité. Cependant, la transition vers une flotte entièrement autonome reste complexe. Le général Allvin a insisté sur l’importance de l’interaction entre humain et machine, affirmant que la guerre reste une « entreprise humaine ».
Actuellement, les drones représentent environ 40 % des missions de reconnaissance de l’US Air Force, mais leur intégration dans des missions de combat à grande échelle nécessite encore des avancées technologiques et une adaptation doctrinale.
Conséquences stratégiques et politiques
Le report de la décision sur le NGAD reflète des enjeux politiques importants. Sous l’administration Trump, le programme pourrait être réorienté pour répondre à des priorités budgétaires ou stratégiques spécifiques.
De plus, la pause dans le développement du NGAD offre une opportunité pour réévaluer les besoins réels de l’US Air Force. Les experts, comme le représentant Rob Wittman, soulignent que des décisions précipitées pourraient aboutir à des plateformes inadaptées aux menaces futures.
Ce débat met également en lumière la nécessité d’une collaboration renforcée entre les branches de l’armée et le Congrès pour définir une vision claire des capacités requises pour les décennies à venir.
Le NGAD incarne les ambitions technologiques et stratégiques des États-Unis pour les décennies à venir. Cependant, son coût élevé et les incertitudes sur les menaces futures imposent une réflexion approfondie. Dans un contexte géopolitique en mutation, l’équilibre entre innovation, efficacité opérationnelle et maîtrise budgétaire reste le principal défi de ce programme ambitieux. La décision de l’administration Trump en 2025 sera déterminante pour l’avenir de la suprématie aérienne américaine.
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